Deux ans s’étaient écoulés depuis son arrivée et la vie de Kurt avait vraiment changé. Il était toujours étudiant à la Nyada et malgré les difficultés, il avait réussi à s’y faire. De plus, il tentait de jongler avec son stage à Vogue, Isabelle avait été conciliante avec elle et il ne pourrait jamais la remercier comme il le devait.  D’ailleurs, aujourd’hui alors qu’il sortait de son bureau, il n’avait pas vraiment envie de rentrer dans son appartement. Celui-ci serait sûrement vide à l’heure qu’il est. Et il n’y avait rien de plus déprimant qu’un appartement d’ordinaire bruyant, sans le moindre bruit. Ses pas le conduisirent jusqu’à Central Park. Kurt aimait bien s’y rendre le week-end. Il adorait la vie à la ville, c’était tout ce qu’il avait souhaité mais il apprécié tout de même le calme. C’est certain qu’entre New-York et Lima, il y avait une sacré différence.

Les mains dans les poches de sa veste, il suivait un des nombreux chemins du parc. Cependant quelque chose ou plutôt quelqu’un lui fit froncer légèrement les sourcils. Et c’est lorsque celle-ci se retourner, que ce qu’il pensait se confirma. C’était bien lui. Kurt l’aurait reconnu entre milles. Il fit les quelques pas qui les séparaient, un petit sourire aux lèvres ne sachant comment réagir. Heureusement pour lui, Blaine décida de prendre la parole. « Bonjour Blaine. » Sa voix n’avait pas flanché, c’était déjà bien. Comment devait-on réagir lorsqu’on se recroisait son ex petit ami ? Kurt se posait cette question, il existait bien un livre qui traitaient de ce sujet. Sauf que ne le lui avait pas consulté, pourtant aujourd’hui cela l’aurait bien aidé. « Je vais bien et toi ? J’ignorais que tu étais à New-York.. » En même temps, c’était un peu normal, depuis la rupture, ils n’avaient eu guère le temps de prendre contact. Ils avaient pris simplement des chemins différents à un moment de leur vie..
 
 

Même si sa famille restée à Lima lui manquait beaucoup, Kurt ne regrettait rien. A New-York, il pouvait dire à haute voix qu’il était vraiment heureux malgré des débuts difficiles. Et pour cause, il venait de débarquer dans cette grande ville sans perceptive d’avenir, seulement un rêve. Et pourtant aujourd’hui, son rêve s’était réalisé. Même s’il adorait toujours chanter, il avait pu exploiter sa deuxième passion qui était la mode. Et il savait que si par malheur, cela le monde du spectacle ne voulait pas de lui à cause de sa voix, il aurait toujours une issue de secours. Ce serait vraiment le rêve de voir des célébrités portaient ses propres créations. Rien que d’y penser, un sourire était apparu sur ses lèvres. Sourire qui franchit un peu en voyant son ancien petit ami. Il ne s’attendait pas du tout à le revoir et encore moins à New-York.

Quelle était la probabilité qu’ils se croisent dans un parc ? Elle était vraiment faible et pourtant c’était bien le cas. Il n’avait pas changé se dit-il en le regardant. « Oh ok ! » Wow quelle éloquence Kurt vraiment ! « Tu t’es sans doute habitué désormais à cette ville. Elle est beaucoup plus agitée que Lima. » dit-il comme pour se rattraper de son manque de parole. Il ne put qu’être surpris de l’entendre dire qu’il était au courant de Nyada mais il lui répondit en souriant. « Oui c’est exacte, j’ai enfin pu y arriver à force de persévérance. C’était difficile au début mais maintenant ça va mieux et toi alors ? Tu étudies dans quelle école ? » Surement pas à Nyada en tout cas sinon au bout d’un an, il l’aurait tout de même croisé ou alors.. Bon Kurt admettait que l’école soit grande mais pas à ce point là bien que la voix de Blaine aurait tout à fait sa place ici.

 
 

« Je devrais faire comme toi, cela fait un petit moment maintenant que je ne suis pas retourné à Lima à cause de mon travail et des études. Mon père et Carole me manquent. Je les ai au téléphone mais ce n’est pas la même chose. » dit-il en secouant les épaules. Avec son emploi du temps, il ne trouvait pas vraiment le temps pour aller à Lima.  Hormis pour les fêtes, il n’y venait jamais, il s’était toujours dis qu’il reviendrait toujours pour voir sa propre famille mais c’était loin d’être le cas désormais. Son père devait sans doute le savoir parce qu’à chaque fois qu’ils se voyaient, il le serrait tellement fort qu’il avait l’impression qu’il allait étouffer. Mais bon à New-York, il n’était seul non plus. Il avait son amoureux et ses amis aussi. Les choses avaient changés depuis son arrivés dans cette grande ville.

« oh Juillard et bien félicitation ! Donc je suis en présence d’une future star de cinéma ? » dit-il avec un léger sourire comme pour détendre l’ambiance. Kurt voyait bien qu’entre eux, c’était plus étrange mais il espérait que cela s’arrangerait. Après tout, Blaine n’était pas n’importe qui pour lui et malgré tout ce qui s’était passé il était heureux de le voir ici. Peut-être qu’il devrait lui dire ? Voilà qu’il se battait avec sa propre conscience. New-York lui réussissait pas vraiment vu qu’il en venait à se parler à soi-même. Passant une main derrière sa nuque afin d’éviter de réfléchir trop, il prit la parole avec un sourire. « En tout cas je suis content de te croiser, c’est une surprise mais une bonne surprise. » Oui parce qu’il pouvait y en avoir des mauvaises aussi. Il repéra à quelques mètres, un vendeur de café. C’était courant ici, le plupart avait même installé des tables et des chaises. « Si tu n’as rien à faire ou personne qui t’attends, on pourrait peut-être prendre un café ? » Il le regarda en se mordillant la lèvre.

 
 

Kurt aimerait voir sa famille plus souvent mais ce n’était pas possible. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir dit à son père qu’il pouvait venir quand il l souhaitait. Mais il semblerait qu’il préférait rester à Lima, certes il avait son garage mais tout de même. Parfois, Kurt avait du mal à réaliser que son père s’était attaché à Lima. Surtout sachant que lui détestait cette ville et avait tout fait pour la quitter malgré les embuches. « Oh je suis certain que tu y arriveras et que tu auras une belle carrière. » dit-il avec un sourire. Après tout, il connaissait assez bien le garçon pour savoir de quoi il était capable. Qui sait, peut-être qu’un jour en plein promenade à New-York, il verrait une affiche avec le nom Blaine Anderson dessus ? On ne sait jamais ce que l’avenir pouvait nous réserver. Bien entendu, il espérait la même chose pour lui. Il savait qu’avec sa voix particulière, il aurait du mal à trouver un rôle qui pourrait lui correspondre mais il ne désespérait pas.

Puis il avait eu un aperçu de la gloire avec son groupe et cela lui avait montré qu’il pouvait être capable de réussir. « C’est certain surtout sachant que Central Park est assez grand. C’est vraiment un coup de chance qu’on est pu se croiser. » Le jeune homme sourit de nouveau, appréciant que l’ambiance entre eux change. Il avait repéré à quelques pas, un café ambulant et c’était avec hésitation qu’il lui avait proposé. Après tout, il avait peut-être quelque chose à faire et n’avait pas le temps pour ça. Lui était libre jusqu’au soir mais ce n’était peut-être pas le cas pour tout le monde. Cependant, son sourire s’agrandit lorsqu’il accepta. Ils commencèrent à marcher en direction de celui-ci, ils décidèrent de s’installer en terrasse. Il était rare qu’à New-York, il ait du beau temps autant en profiter. « Un grand mocha allégé s’il te plait. » Non, il n’avait pas changé de commande. Bon parfois quand l’envie lui prenait, il testait d’autres cafés mais c’étai rare. Après tout il n’était jamais déçu avec sa commande habituelle.

 
 

Kurt connaissait assez Blaine pour savoir de quoi il était capable et il n’avait pas hésité à croire en lui lorsqu’il lui avait parlé de ses projets d’avenir. Après tout, il avait toujours été conquis lorsqu’il le regardait chanter, il arrivait à passer une émotion alors il devait sûrement faire la même chose dans son jeu d’acteur. La première fois qu’il avait mis les pieds dans un café à New-York, il avait un peu paniqué en voyant que sa commande n’était pas disponible. Il n’était pas du genre à goûter de nouvelles choses sachant qu’il avait déjà trouvé la boisson qui lui correspondait. Mais il n’avait pas eu le choix. Le jeune homme sourit doucement en voyant le serveur arriver et Blaine passer commande. « Je ne suis jamais venu ici.  D’habitude, je passe en courant devant sans m’y arrêter. » dit-il un peu amusé en regardant les alentours. C’était un peu pour combler les blancs mais en même temps, c’était vraiment le cas. Avec son emploi du temps, il était rare qu’il se promène seul dans New-York. Quelques minutes suivirent et le serveur déposa leur commande, Kurt le remercia avec un sourire avant de prendre en main son gobelet. « Alors monsieur Anderson, que se passe t-il de beau dans votre vie ? Hormis tes études bien sûr ! » Lui curieux ? Seulement juste un peu. Il sourit en le regardant avant de se rendre compte que sa question était peut-être indiscrète. Pour s’empêcher de parler de nouveau, il but une gorgée de son mocha. Il était vraiment excellent même s’il était loin d’être aussi bon que ceux qu’on faisait au Starbuck.

 

Kurt sourit en regardant le serveur arriver avec leurs commandes. Celui-ci déposa leurs gobelets sur la table et repartir aussitôt. Le jeune homme prit le sien et but une gorgée de sa boisson. « Oui et vu que leur café est excellent, je risque de venir assez souvent maintenant. » dit-il avec un sourire. Malgré le fait qu’il habitait maintenant à New-York depuis quelques temps déjà, il n’avait pas souvent l’occasion de prendre son café autre que dans ceux situé au centre ville. Mais maintenant qu’il avait gouté à celui-ci, il se fit la promesse de passer aussi souvent que possible. « C’est déjà bien puis grâce à ton agent, tu as de fortes chances de trouver des rôles qui te correspondent. C’est tout ce que te souhaite en tout cas. » Kurt sourit de nouveau avant de prendre une nouvelle gorgée de son café.

Blaine retourna sa question et il secoua les épaules avant de répondre. « Et bien au début, c’était assez difficile, je dois l’avouer. J’ai pas mal galéré à concilier les deux mais je peux remercier Isabelle, ma patronne, pour avoir été très conciliante avec mon emploi du temps. Enchainé l’école avec le chant et la danse puis le boulot, c’est épuisant mais je m’y suis fais et je ne regrette rien. » Il but une nouvelle fois avant d’ajouter avec un sourire. «  Et avec tout ça, j’ai encore le temps de rentrer chez moi et de profiter de mon copain et de mes amis. Ce n’est peut-être pas la vie dont j’avais rêvé pour l’instant mais je la trouve déjà parfaite. »  C’est certain qu’il aurait voulu être déjà reconnu pour son talent mais il devait être patient. Bien que le jeune homme était loin de l’être.

 

« C’est étonnant surtout en sachant que j’habite ici depuis plus longtemps que toi. Mais je vais la garder en tête. » dit-il avec un sourire léger sur les lèvres. Il y retournerait sûrement pendant son temps libre, Kurt était un véritable accro au café. Et depuis qu’il habitait à New-York, il en consommait encore plus alors avoir une adresse de plus, ce n’était pas négligeable. Surtout lorsqu’il se trouvait à l’extérieur du centre-ville. Loin du bruit et de la cohue. C’était relaxant, il devait le reconnaître alors qu’il buvait une nouvelle gorgée de son gobelet. « J’ai confiance en toi, je suis sûr que tu vas y arriver. » Le jeune homme laissa apparaître un énième sourire avant de prendre la parole. Lorsqu’il était lancé, on ne l’arrêtait plus. Il était devenu bavard avec le temps et surtout avec les gens qu’il connaissait.

Il ne regrettait pas cette vie qu’il adorait, elle n’était peut-être pas parfaite mais elle lui convenait. Kurt se passa une main derrière la nuque, ne pouvant retenir l’agrandissement de son sourire face à ces mots. « En effet, parfois c’est difficile surtout en fin de journée. A peine fini mes cours que je dois me rendre à Vogue mais bon, je fais ce que j’aime et ça me permet d’avoir deux perspectives d’avenir. Si jamais, le fait d’entrer à Broadway ne fonctionne pas comme je le souhaite, je pourrais toujours concevoir des vêtements. Et qui sait peut-être qu’un jour, tu porteras mes créations. » Il espérait vraiment percer dans les deux mais il n’était pas dupe. Un jour ou l’autre, il faudra faire un choix. Cependant, pour l’instant, il arrivait à gérer et c’tait le principal. « Peut-être qu’on se fera concurrence, toi dans un grand film et moi sur les planches. On se battra pour la meilleure affiche. » finit-il laissant échapper un léger rire.

 

Le jeune homme avait pris ses petites habitudes depuis qu’il avait emménagé à New-York. Dès qu’il revenait des cours, il passait rapidement au café près de la Nyada et le buvait jusqu’à ce qu’il rentre chez lui. Et parfois, en sachant la longue journée qui l’attendait, il partait un peu plus tôt pour en boire un avant. C’était son café du courage. « Je t’en aurais voulu si tu n’avais pas visité le centre commercial. Après le café, je crois que c’est le deuxième endroit que j’ai visité ! Bon, c’est juste la folie lors des soldes et il faut savoir repérer les bonnes choses. Si tu veux, un de ces jours, je pourrais te faire visiter la ville ? Je ne la connais pas par cœur mais presque. Le centre ville n’a aucun secret pour moi donc on ne s’y perdra pas. » Il se mit doucement à rire, jouant avec le couvercle de son gobelet. La grosse pomme lui avait vraiment fait du bien, il se sentait nettement plus libre qu’à Lima.

Même s’il ne se cachait pas là-bas, ici, il savait qu’il ne risquait rien. Vu le nombre d’habitants qu’il y avait, il n’allait pas se préoccuper d’un gars comme lui. « Merci beaucoup, ça fait vraiment plaisir. J’essaye en tout cas, mais ma patronne m’apprend beaucoup également. Elle est géniale ! » dit-il avec un grand sourire. Dès qu’il parlait de la nyada ou de vogue, il ne pouvait s’empêcher de sourire en grand. Il faut dire que ses débuts n’avaient pas été faciles. Il débarquait sans rien ici, il y avait juste Rachel qui l’avait soutenu et encouragé. Il se souviendrait toujours du stress qu’il avait eu lorsqu’il avait été convoqué par isabelle pour son premier emploi. Il n’y croyait vraiment pas. « Très bien, alors promis, je te garderais mes plus belles tenues. » Il sourit de nouveau, chez lui, il avait une pièce rempli de tissu et de vêtement au grand dam sûrement de son amoureux. Mais il avait toujours bien aimé s’habiller correctement et à New-York, il n’y a pas à dire, il avait plus de possibilité de montrer qui il était réellement. Kurt était loin du jeune garçon qui portait des tenues longues. « Oui, il faut bien s’entraider entre amis. » dit-il avec un sourire avant de reprendre une gorgée de son café.

 

Kurt sourit, il n’avait pas changé ses habitudes. Certes, il avait légèrement évolué depuis son arrivée à New-York mais il était resté le même. Du moins, il l’espérait, il ne voulait pas devenir une autre personne. Le jeune homme se rendait régulièrement au centre commercial afin d’y trouver quelques trouvailles même s’il devait reconnaître que depuis qu’il travaillait à mi temps chez Vogue, il avait eu le droit à quelques tissus.  Il adorait coudre ses propres habits et il espérait qu’un jour, d’autres le feront. Il ne savait pas encore s’il allait faire son avenir soit dans la mode soit dans la chanson. Il aimait bien les deux et ce n’était pas évident de faire un choix. il attendait de voir la fin de ses études à la Nyada.

« Non, les gens sont plutôt terribles lorsqu’il s’agit d’avoir ce qu’il y a de mieux mais si on y va de bonnes heures, on ne devrait pas être trop dérangés. Je me ferais un plaisir de t’aider alors. » dit-il avec un sourire. Il adorait l’agitation de cette ville. Cela changeait énormément de Lima en tout cas. Elle était plus bruyante, plus remplis et peut-être même plus acceptable. Il pouvait marcher dans la rue sans entendre certaines remarques déplaisantes des personnes qui n’acceptaient pas qui il était réellement. Kurt passa une main derrière sa nuque avant de lui répondre. « Tu ne seras pas déçu, enfin j’espère. » Kurt se mit doucement à rire avant de boire le restant de son café. Lorsque Blaine lui annonça qu’il avait raison, il ne put s’empêcher de secouer les épaules avec un petit sourire. « J’ai toujours raison voyons, tu devrais le savoir. » dit-il légèrement amusé. Il ne le pensait pas bien entendu. Cela lui faisait plaisir de le revoir et qu’il puisse lui parler aussi facilement même après ce qu’ils s’étaient passés entre eux.